L'avis du professionnel sur... Vincent Esnault

Publié le par Vincent Esnault

 

 

 

 

C’est un scoop : nous sommes parvenus à retrouver monsieur Jarnigon à Saint-Jacut (Côtes d’Armor), chez qui Vincent a fait son apprentissage de boucher il y a quelque années. Il nous a accueilli dans son laboratoire sur le coup des 14 heures, juste avant l’ouverture de l’après-midi. « J’me souviens bien du gars Vincent. Il était pas mauvais mais c’était pas sa voie… Il était bon pour vider les poulets, les dindes, les oies, les trucs comme ça. Mais en revanche, qu’est-ce qu’il était lent à couper les biftecks ! » Ce n’était pas tellement pour ça que nous étions venus voir monsieur Jarnigon, mais les anecdotes lui revenaient petit à petit, et nous n’avons pas voulu l’interrompre. Il continue… « C’est marrant quand on y repense : il était bon pour bavarder sur les Grecs, les Romains, les origines du christianisme, mais nul à couper les steaks : en somme, il savait tailler une bavette, mais pas la trancher ! »

Bref, au moins, on aura compris d’où venait l’humour de Vincent… Après une grosse demie-heure de bonnes paroles, nous abordions enfin notre sujet directement dans la boutique qui venait d’ouvrir ! « Déjà, je tiens à dire qu’à son âge, le p’tit Vincent a terminé pas mal sa Coupe machin, là : sixième à la fin… Chapeau ! » Monsieur Jarnigon prend alors sa feuille (il s’agit d’une hachette, pas de l’ustensile qui sert aux journalistes pour écrire) et coupe d’un trait trois côtes de porc pour le père Leprince, ancien VRP et grand amateur de sport local. Ce dernier relance d’ailleurs la conversation : « moi, j’ai bien aimé sa façon d’aller chercher une place d’honneur à Lille, esquivant le sprint final… » Sur ce, le boucher répond : « oui, je suis d’accord… Il manque pourtant encore un peu de niac… Mais il n’a pas été mauvais non plus aux 3 Vallées en septembre ou à la BESAC en octobre ! » Le dialogue s’engage alors sur l’incident de course des 3 Vallées, monsieur Jarnigon soutenant que Vincent méritait sa victoire, monsieur Leprince ne voyant que Yann Guyader comme premier sur cette course. A un moment, notre équipe a d’ailleurs failli s’en aller, tellement le dialogue traînait en longueur…

 

Mais tout à coup, au détour d’une côte de porc, monsieur Jarnigon lançait : « revenons à nos moutons ! » C’est le moins qu’on puisse dire dans un pareil lieu ! Nous décidions alors de tendre à nouveau l’oreille… « J’veux dire, moi j’suis d’accord pour qu’il fasse deux sports, avec le vélo là, ça l’a aidé aux 24 Heures du Mans encore cette année. Mais il faudrait qu’il fasse aussi un gros effort sur les courses traditionnelles en roller : il a loupé une médaille au France route à cause de ses écueils, vraiment ! » Le boucher en était presque venu à dire que Vincent aurait aussi dû laisser son boulot de côté par la même occasion. Et puis tout à coup, regardant sa montre, il nous invectivait : « mais il est presque 15h là ! Je sais, on est bientôt en novembre, mais si vous voulez aller directement lui poser des questions, il doit être à l’entraînement à cette heure-ci, juste après la sieste… Il ne fait jamais de coupure hivernale en théorie ! » Nous décidions alors de laisser monsieur Jarnigon et monsieur Leprince, partis subitement à parler des courses de vélo en Bretagne dans les années 50.  De toute façon, nous en savions déjà bien  assez !

Publié dans Portraits

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U
mdr je n'imaginer pas mon prof d'histoire plus sportif que le ( remplacent ) prof de sport et c'est bien drôle les commentaires du boucher merci beaucoup
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