Caroline Lagrée, 26 ans au plus haut niveau : les témoignages de ses amis

Publié le par Vincent Esnault

Nathalie Barbotin, sa coéquipière chez Salomon de 2001 à 2003

« Que dire ??? Je pourrais en dire beaucoup sur Caro Lagrée… J'ai couru avec elle trois saisons sous les couleurs de Salomon (en 2001, 2002 et 2003) et en équipe de France. Un des plus beaux souvenirs, c'est sur la Swiss Cup d’Olten le 14 juillet 2001 : nous nous sommes échappées toutes les deux, il pleuvait et le circuit était très physique... Nous sommes arrivées main dans la main mais c'est un de mes patins qui a passé la ligne en premier alors j'ai été déclarée vainqueur. Je me souviens aussi de Vienne en Septembre 2002, une autre course très dure car il pleuvait : après de nombreuses attaques, j'ai réussi à faire partir Caro seule ! Elle a remporté SA victoire en Coupe du monde. C'était trois semaines après le championnat du monde à Ostende en Belgique où elle m'avait aidée à remporter une médaille de bronze à la course à points. Sa victoire était magnifique pour elle mais pour moi aussi... Quand je prenais le départ d'une course avec elle, je savais qu'elle ferait son maximum pour que la tactique mise en place fonctionne. Je savais que je pouvais compter sur elle à 100% : ça, je ne l'oublierai jamais ! Merci Caro !!! Des souvenirs de course, j'en ai plein d'autres... Mais avec Caro, j'ai aussi eu des tas de fous rires... »

 

 

Caroline Jean, patineuse Elite et présidente du PUC Roller

« Une fois, nous allions à une compétition avec le team Salomon : il faisait chaud et je crois bien que c'est Caro qui a atterri dans le bassin de l'aire d'autoroute, déposée par les garçons par surprise ! Toujours dans le team, une année, nous avons loupé le départ du marathon de Rome… C'était en 98 et nous regardions un match de la coupe du monde dans un café. Les Italiens ont avancé l'heure du départ (en l'annonçant au micro, encore fallait-il parler italien) et tout le team l'a loupé ! Nous avons fait de belles bêtises en équipe de France, comme par exemple entrer manger nos glaces dans une église car il faisait trop chaud dehors… Et bien sûr draguer les Italiens en cachette des coachs. Le pire étant les soirées de championnats : Caro était très douée car elle nous faisait croire qu'elle était bourrée, et nous, on y croyait à fond !!! Alors on se marrait trop, et elle sûrement encore plus. Je me rappelle de la Swiss Cup de Zurich, l’année où nous l'avions faite alors que c'était mouillé : nous voilà parties devant les gars et ceux-ci nous rattrapent - à l'époque ils partaient après nous - et hop, la belle glissade dans un virage en sortie de tunnel… Une vraie hécatombe… Je me rappellerai toujours de Caro qui a fait un tout droit dans le terre-plein : ouh làlà!!! Sinon, pour ce qui est de son caractère, Caro ne se prend pas au sérieux et est capable de délirer sans avoir peur du ridicule : c'est ça qui est super chez elle et que j'adore ! »

 

 

Olivier Babonneau, ancien du team Salomon World et maintenant entraîneur à Saint-Germain-en-Laye

« Pour ma part, tout ce que je peux dire sur Caroline, c'est qu'elle a été et restera une très grande championne à mes yeux. Elle a réussi une très grande carrière sportive à force de volonté et d'entraînement. Elle était accrocheuse et jusqu'au-boutiste. Elle a eu une longévité extraordinaire et elle me fait penser, de par son tempérament, à Jeannie Longo. Je l'ai connue toute timide à son entrée en équipe de France mais progressivement, elle s'est imposée. Elle était tenace sur les patins mais savait se lâcher après les compétitions : j'ai le souvenir de quelques soirées bien arrosées et pleines de rigolades ! »

 

 

Baudouin Patinier, son entraîneur depuis 2001 à Breuillet : « La force de Caroline, c’est son professionnalisme, son sérieux et sa rigueur à l'entraînement. J’ajouterai son envie d'expérimenter et de chercher à s'améliorer, ainsi que sa grande capacité d'endurance et sa ténacité. 15 ans de haut niveau, c’est quand même une belle carrière !  Sa technique de patinage lui a permis d'être à l'aise aussi bien sur le sec que sous la pluie, sur route et sur piste. Ses lacunes se trouvent dans son manque d'explosivité et de vitesse de pointe qui ne lui ont pas permis de briller d'avantage au niveau mondial (comme décrocher une médaille individuelle aux mondiaux). On peut dire qu’elle a un caractère parfois sensible et un entourage sportif absent à certaines périodes. Mais de toute façon, Caroline a été l'athlète et la personne qui m'a ouvert les portes du patinage de vitesse. Elle possède une capacité à faire confiance qui permet d'explorer les démarches d'entraînement sans arrière pensées. Elle possède enfin une personnalité simple et pleine d'humilité qui lui a permis d'être très appréciée sur l'ensemble des circuits et fait d'elle une vraie championne au sens noble du terme. C'est un exemple à suivre dans l'attitude et l'engagement. Aujourd'hui, je ne peux que lui souhaiter de réussir dans sa vie de famille comme elle a su le faire dans son parcours sportif. Et j’espère que nous aurons encore l'occasion de travailler ensemble dans le milieu sportif ! »

Publié dans Portraits

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